Le paludisme est une maladie qui touche plus de 300 millions de personnes chaque année et, même si certains progrès ont été faits, on estime aujourd'hui qu'un enfant meurt encore du paludisme toutes les 45 secondes environ en Afrique (pour une vue plus large sur ce sujet voir sur ce même site les deux articles Désinformation, paludisme et DDT et Paludisme et DDT : L'OMS fait marche arrière. ).
Cette maladie est transmise par un moustique de type anophèle. La femelle de ce moustique, après accouplement, subit certaines modifications physiologiques, mange un repas de sang et pond un lot d’œufs. C'est en piquant successivement un homme malade puis un homme sain que cette femelle sert de vecteur au paludisme.
La seule solution consiste évidemment à diminuer la population globale des moustiques. On dispose pour cela d'insecticides, mais l'on doit souvent faire face à des problèmes de résistance.
Une recherche publiée, le 8 aout 2011, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences ouvre une voie extrêmement prometteuse dans l'avenir de la lutte anti moustiques.
Les scientifiques ont produits 100 moustiques mâles stériles en injectant dans des œufs une protéine qui a perturbé le développement de leurs testicules et les a empêchés d’avoir du sperme à l’âge adulte. Tout ceci sans interférer avec toutes les autres fonctions sexuelles. Ils ont isolé des couples et observé leur comportement aux principaux stades de leur reproduction : les mâles non fertiles ont produit un fluide séminal qui a entrainé les changements physiologiques habituels chez la femelle. La femelle a pondu des œufs en même nombre qu'en l'absence de spermatozoïdes et les femelles se sont abstenues de rapports sexuels après leur premier accouplement, comme elles le font avec un mâle fertile.
Ces résultats laissent à penser qu'il sera possible à l'avenir de contrôler la population des moustiques porteurs du paludisme en introduisant une modification génétique qui rende les mâles stériles, puisque les femelles s'accouplent avec ceux-ci sans avoir de progéniture.
Reste à produire en quantité suffisante ces mâles OGM.
Nous serons ravis de leur souhaiter la bienvenue.