Je n’ai jamais été très fort pour les panégyriques et je ne dérogerais pas à la règle. D’autres s’en chargeront, y compris ceux qui, de son vivant, l’ont trainé dans la boue pour ses positions sur l’énergie nucléaire civile (sachant, qu’a coté de cela, c’était un militant actif du désarmement nucléaire).
J’ai eu l’occasion de prendre contact avec lui à propos d’une attaque honteuse dont il avait été l’objet de la part d’Antonio Fischetti dans le journal Charlie Hebdo à l’occasion de la sortie du livre « Devenez sorciers, devenez savant » qu’il avait écrit avec Henri Broch.
J’étais alors vice-président de l’AFIS et je l’avais contacté pour lui proposer d’ouvrir les colonnes de « Science et pseudo-sciences » pour une éventuelle réaction.
Je me souviens encore de sa sage réponse : « Lorsqu’on se fait insulter par un ivrogne à la sortie d’un café, on n’a rien à gagner à lui répondre ».
J’avais alors pris la plume pour une sérieuse mise au point, parue dans le N° 254 de notre revue, tant il me semblait monstrueux de traiter de « nazi » un ancien résistant rescapé de Dachau et tant la mauvaise foi et l’incompétence de l’agresseur était patente.
Je garde de lui le souvenir d’un homme dont la simplicité et la disponibilité n’avaient d’égal que la modestie.
Il va nous manquer.