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Les pseudo-médecines

Lutter contre la desinformation en matière de science et presenter la réalité des principales medecines non conventionnelles

Publié le par Jean Brissonnet
Publié dans : #Au fil du temps

Maurice Tubiana membre de l’INSTITUT, Professeur de médecine, publie un texte dont nous nous faisons volontier l'echo et dans lequel il regrette le refus, chez certains en France, du progrès.


Le débat sur l'identité européenne ne peut se limiter aux seules valeurs humanistes qui ont forgé l'Europe (les droits de l'homme, l'équilibre social et économique, l'égalité entre hommes et femmes, la liberté de la presse).

C'est la science et la rationalité qui ont contribué depuis le XVIIe siècle à la puissance et à la suprématie mondiale de l'Europe.

Nicolas Copernic est parvenu, après d'autres, à étudier le mouvement des planètes. Un siècle plus tard, en interrogeant la nature, Galilée inaugure la science expérimentale et

 Pler l'astronomie physique. Puis, Newton utilisant la géométrie analytique de Descartes invente la mécanique et, au début du XIXe siècle, ce ne sont ni les religions, ni les philosophies qui abolissent l'esclavage, le servage, le travail des enfants, mais la machine.

L'Asie, aujourd'hui, est en train de prendre le dessus sur l'Europe et les États-Unis en investissant massivement dans la recherche fondamentale et technologique. En 2009, les Chinois ont produit plus d'articles et de brevets que l'ensemble des États-Unis et de l'Union européenne (UE).

Or, à formation égale, les rémunérations des scientifiques sont dix fois plus faibles dans les pays émergents. C'est pour les Européens un handicap important, mais les exemples de la Suède, de l'Allemagne et des autres pays exportateurs montrent qu'il peut être surmonté par un effort d'innovation technique. Ce n'est pas le cas de la France: elle était classée

10e parmi les pays de l'UF, pour la capacité d'innovation, elle vient fin 2010 d'être rétrogradée

Au 11e rang et cette gifle montre à quel point la France est sur une pente dangereuse.

En France, la science a une image négative dans l'opinion et n'attire plus les jeunes. Elle est le seul pays où des magistrats, sans formation scientifique et sans recours à des experts compétents, relâchent, en toute bonne foi, les « faucheurs volontaires » d'OGM qui détruisent impunément le travail des chercheurs; où ils ordonnent le démantèlement d'antennes relais de téléphonie mobile, non seulement sans la moindre preuve scientifique, mais alors que toutes les autorités scientifiques dans le monde s'accordent sur leur innocuité.

C'est par le même déni de la science qu'on a interdit la vaccination contre l'hépatite B, accusé des insecticides de nuire aux abeilles au lieu d'accepter l'origine virale de leurs troubles; on a aussi préféré laisser se propager l'épidémie de chikungunya à la Réunion plutôt que d'utiliser des insecticides accusés sans preuve d'être dangereux. Sans parler des gaspillages de la vaccination contre la grippe A ou de la lutte contre la maladie de la vache folle (93milliardsd'euros).La stratégie de ceux qui accusent la science de tous les maux est toujours la même: faire peur en invoquant des incertitudes et en évoquant des risques apocalyptiques. Le résultat est à la hauteur de la désinformation du public et de l'impuissance des pouvoirs publics à redresser la situation. Pourtant, seule la science, encore aujourd'hui, donne à l'homme une plus grande maîtrise de son destin, face à la maladie, et aux autres risques mais aussi par ce que les progrès de la médecine sont porteurs de grandes espérances.

L'espérance de vie était de 27ans au XVIIIe; elle a atteint en 2009 en France 78 ans chez les hommes et 8Sans chez les femmes.

De clocher en clocher, ce n'est pas la rigueur scientifique qui se propage, mais un flou de la pensée dont les approximations et les incompréhensions témoignent d'un recul de notre dynamisme créatif face aux pays émergents. Il faut que nos clochers se liguent pour sonner le réveil de l'Europe des connaissances. C'est notre seule chance d'échapper à une décadence programmée, d'abord scientifique, mais qui deviendra économique et sociale si nous restons incapables de rivaliser avec les champions de l'innovation.

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