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Les pseudo-médecines

Lutter contre la desinformation en matière de science et presenter la réalité des principales medecines non conventionnelles

Publié le par Jean Brissonnet
Publié dans : #Au fil du temps

Autisme et psychanalyse : une rhétorique d’esquive et de contradiction

 Un article de Nicolas Gauvrit

Depuis quelques mois, l’autisme et son traitement psychanalytique sont au cœur d’une polémique médiatique vive. Plusieurs événements, regroupant le procès puis la censure du film Le Mur de Sophie Robert, l’inauguration de l’année 2012 comme « année de l’autisme », les recommandations de la HAS (Haute Autorité de la Santé) qui préconiseraient l’abandon de l’approche psychanalytique, et l’implication du député Daniel Fasquelle, qui adopte une position similaire, ont participé à l’émergence de cette polémique.

Le philosophe Jean-François Rey publiait ainsi le 22 février 2012 dans les colonnes du Mondeun plaidoyer touchant (« Autisme : c'est la psychiatrie qu'on attaque ») pour le maintien dans la psychiatrie d’une approche psychanalytique. Cet article est très représentatif de ceux qui circulent en ce moment, et illustre les lignes de défense prises par les psychanalystes et les artifices rhétoriques utilisés dans le débat en cours, dont quelques-uns nous semblent récurrents et contre lesquels il faut mettre en garde le lecteur. Si les tenants de la psychanalyse ont évidemment le droit d’exprimer et défendre leur point de vue, cela devrait se faire dans le respect de la rigueur et de la logique.

La victimisation apparaît d’abord sous des formes variées avec parfois des accents enfantins provoquant la pitié du lecteur. Ainsi, J.F. Rey écrit-il par exemple que Pierre Delion « dont on ne dira jamais assez la gentillesse et l'esprit d'ouverture, est la victime d'une véritable persécution ». On se souvient également des titres d’Elisabeth Roudinesco dénonçant la « haine » de la psychanalyse. Il ne s’agit pas ici de prétendre que la psychanalyse n’est pas victime d’attaques, mais de rappeler que la remise en question académique est normale et fait partie du processus scientifique. Il n’y a pas lieu de s’en formaliser : Nous devons, pour le bien des enfants avec autisme et de leurs parents, déterminer quelle méthode est la meilleure pour chacun. Le fait que les porteurs d’une méthode soient critiqués ne valide en rien leur théorie.

La psychanalyse a, de fait, largement reculé dans les universités françaises – mais beaucoup moins chez les praticiens. Elle a été la cible de critiques scientifiques importantes. La faiblesse de ses bases théoriques, l’absence de preuves d’efficacité, et désormais son incapacité à répondre à ces critiques, ont rendu intenable – et spécialement dans le cadre de l’autisme – la position purement psychanalytique. Aussi, les tenants de cette « cure » ont-ils adopté une position intermédiaire, et promeuvent désormais une approche intégrative, macédoine de thérapies baignant dans la sauce psychanalytique. Or, pas plus que la psychanalyse seule, cette intégration n’a fait la preuve d’une efficacité supérieure aux autres méthodes actuellement disponibles. Si cette position convainc, c’est uniquement parce que nous sommes tous sensibles à ce qu’on pourrait appeler le « sophisme du juste milieu » selon lequel la vérité est toujours à chercher à mi-chemin entre les opinions contradictoires, ce qui est souvent faux.

Les promoteurs d’une approche psychanalytique ont également recours, ces derniers temps, à l’esquive. Cette feinte consiste à détourner l’interlocuteur de la question primordiale – celle de l’efficacité des méthodes et du bien de l’enfant – en déplaçant le discours dans le champ affectif, celui de la culpabilité ou de « l’éthique ». Pour cela, ils s’appuient sur une représentation sociale caricaturale de la psychologie, qui oppose des psychanalystes profondément humains, et des cognitivistes prônant une approche chimique. La réalité est bien différente, et de nombreux « cognitivistes » voient dans les approches thérapeutique fondées sur la science une alternative non seulement à la psychanalyse, mais aussi et surtout aux traitements par psychotropes. Pourtant, J.F. Rey ressasse dans son article que l’abandon de la psychanalyse « assèche », déshumanise, et détruit l’éthique de la profession de psychothérapeute, allant jusqu’à prétendre que les méthodes éducatives, cognitives ou comportementales de l’autisme consistent à traiter tous les enfants de la même manière, selon un protocole indépendant de la singularité de la personne… oubliant ce que le code de déontologie des psychologues prévoit (on lit dans le préambule de la version de février 2012 : « La complexité des situations psychologiques s'oppose à l’application automatique de règles ».)

Pour faire bonne figure, les défenseurs de la psychanalyse réclament souvent un débat centré sur les aspects scientifiques, déplorant qu’il devienne une guerre d’opinions au lieu d’une controverse plus rationnelle. Mais ces appels à un débat scientifique sont contredits par le déplacement du discours dans le champ émotionnel et l’attachement à l’idée que la psychanalyse est par essence non testable. C’est ainsi que dans son article J.F. Rey réclame un retour au cadre scientifique, mais rappelle que le psychanalyste lacanien ne se réclame que de lui-même (et donc pas de la science). En maudissant le « scientisme » qu’il ne définit pas, il arrive en fait dans un seul mouvement à réclamer ce qu’il refuse.

Après un siècle d’utilisation, on attend toujours des éléments tangibles, des expériences reproductibles en faveur des théories et pratiques psychanalytiques. Au lieu de travailler à les produire, les tenants de cette approche dépensent beaucoup d’énergie pour esquiver une réflexion sur cette absence de validation, en postulant  que la psychanalyse est inaccessible à l’investigation scientifique(une pure profession de foi). Si tel était le cas pourtant, la psychanalyse serait une philosophie, un récit. Le code de déontologie des psychologues, qui rappelle dans l’article 14 notamment que le psychologue doit utiliser des méthodes scientifiquement éprouvées, impose donc l’abandon de la psychanalyse, au moins dans tous les cas où une alternative efficace existe, et jusqu’à ce que la psychanalyse ait pu fournir des arguments solides en sa faveur.

 

Nicolas Gauvrit

Mathématicien et cognitiviste

Université d’Artois & Université Paris-VII-Denis-Diderot

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Publié le par Jean Brissonnet
Publié dans : #Au fil du temps

 

Ceci est la reprise d’un billet de  David Heurtevent, autiste, MA Georgetown et publié sur le site : http://www.soutenonslemur.org

 


Force est de constater que le Parti Communiste Français et la CGT-Santé perdent leurs nerfs au lendemain de la fuite organisée d’un avant-projet de rapport de la Haute Autorité de Santé et à la veille du rassemblement à Lille contre le packing et la censure du film de Sophie Robert organisé par Vaincre L’Autisme et auquel s’est s’associé le « Collectif Soutenons Le Mur ».

Ainsi,  la CGT Santé déclare dans un communiqué en date du 13 février 2012 :

« Pour rappel, dans le passé, la pratique des packs s’est développée en lien avec la psychothérapie institutionnelle, quand médecins et infirmiers mettaient en œuvre de réelles pratiques de soins innovantes pour des enfants jusque-là confinés à l’asile. Souvent encore, l’indication des packs peut être envisagée dans les cas de comportements d’automutilation graves, qui ne peuvent être traités que par la contention ou des traitements neuroleptiques lourds. […] Rien ne justifie des accusations excessives « d’actes de tortures » ou de mauvais traitements. La grande majorité des psychiatres et des équipes de santé mentale s’est sentie atteinte par ces accusations, aussi infondées que disproportionnées. »

Packing, contention, traitement neuroleptiques lourds, voilà la reconnaissance d’un système institutionnel maltraitant et inadapté aux soins actuels dans l’autisme.

 

Pour sa part, le Parti Communiste déclare dans un communiqué également en date du 13 février 2012 et diffusé dans l’Humanité :

« Le PCF dénonce la campagne actuelle visant à interdire, par un projet de loi, toute référence à la théorie psychanalytique dans le traitement par les équipes de pédopsychiatrie, des troubles autistiques […] Ce projet de loi, constitue de ce fait une ingérence totalitaire inadmissible dans le champ de la médecine. […] Pourtant l’immense majorité des personnes en souffrance psychique et leur entourage attendent avant tout un accompagnement relationnel et non une prise en charge normative centrée sur le symptôme. »

Ingérence totalitaire, accompagnement relationnel … Les parents ont vu les résultats désastreux de l’hégémonie psychanalytique en France. Empêcher l’ouverture de formations universitaires en thérapies comportementales et techniques éducatives, n’est ce pas cela le totalitarisme ? Censurer un film parce qu’il déplait, n’est ce pas cela le totalitarisme ?  Au contraire, les familles demandent à avoir accès à ce qui ce fait de mieux à l’étranger dans l’autisme, à savoir l’inclusion en milieu normal le plus souvent possible et l’accès aux techniques comportementales et éducatives. Il convient de rappeler que la psychanalyse n’est jamais recommandée dans l’autisme à l’étranger.

 

Le Parti Communiste Français et la CGT-Santé tentent de nous faire croire que le mouvement initié par des parents et personnes autistes, soucieuses de l’éducation de leurs enfants et du respect de la liberté d’expression serait illégitime et ourdi par l’UMP. Ce n’est pas parce que la proposition de loi visant à supprimer la psychanalyse provient d’un député UMP Daniel Fasquelle que les parents sont de droite. L’autisme n’a pas de couleur politique et nous « Collectif Soutenons Le Mur » sommes résolument non-partisans. D’ailleurs, les parents et les personnes autistes n’ont attendu ni Monsieur le Député Daniel Fasquelle, ni la Grande Cause Nationale 2012 décrétée par le Premier Ministre François Fillon pour agir.

Comment le Parti Communiste Français et la CGT-Santé peuvent-ils cautionner le packing, notamment des recherches faîtes sur des enfants de 3 ans enveloppés dans des draps à 10°C ?

Comment le Parti Communiste Français et la CGT-Santé peuvent-ils cautionner des professionnels qui obtiennent la censure d’un film en France et tuent la liberté d’expression dans notre pays ?

Comment le Parti Communiste Français et la CGT-Santé peuvent-ils cautionner des techniques qui échouent, comme la psychanalyse, qui confinent les autistes à l’institutionnalisation à vie alors qu’à l’étranger nombre d’entre eux vont à l’école ?

Comment le Parti Communiste Français et la CGT-Santé acceptent ils que les parents les plus riches aient accès à l’éducation à l’étranger ou à la maison, tandis que les plus pauvres, souvent des mères isolées, doivent subir les pressions de psychiatres psychanalystes pour institutionnaliser leurs enfants ?

 

Il y a là quelque chose de profondément choquant, contraire aux valeurs de progrès social, d’égalité républicaine et d’humanisme qui sont au cœur même des valeurs de gauche.

Au lieu de cela, le Parti Communiste Français et la CGT-Santé se complaisent dans l’aveuglement idéologique avec la psychanalyse et le clientélisme corporatiste avec la psychiatrie.

Ce n’est d’ailleurs pas sans rappeler les pages les plus noires du PCF et de la CGT de l’aveuglement idéologique soviétique.

Par exemple, Pierre Delion est parmi les premiers signataires de la pétition du collectif 39 contre la nuit sécuritaire, aux cotés de Pierre LAURENT , Secrétaire National du PCF. D’ailleurs, en lisant la liste des signataires, on se rend compte plus largement, d’une connivence entre :

des psychanalystes médiatiques : Caroline ELIACHEFF et  Elisabeth ROUDINESCO, par exemple,

des magistrats : Serge PORTELLI , Vice-président au tribunal de Paris,

la gauche et l’extrême gauche: Olivier BESANCENOT et Anne LECLERC (LCR), Denis BAUPIN, Yves COCHET et Noël MAMÈRE (EELV), Jean-Luc MELENCHON et Hélène FRANCO (Parti de Gauche).

Dans cet affaire, il est évident qu’une partie de la gauche est instrumentalisée par les amis des professeurs Delion et Cohen et finit par en oublier les valeurs humanistes des lumières et les valeurs du Conseil National de la Résistance.

Pour ma part, j’ai choisi mon camp. Ce sera celui de la résistance au système en place dans la psychiatrie française.

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Publié le par Jean Brissonnet
Publié dans : #Au fil du temps

Dans une lettre collective adressée aux Députés du groupe "Autisme" à l'Assemblée nationale, des parents d'autistes écrivent:

"Nous, parents, sommes révoltés par ce jugement, qui est vu comme une atteinte à la liberté d'expression, et une volonté manifeste d'empêcher le débat démocratique de prendre place. Nous demandons d'avoir la possibilité de choisir le type de prise en charge pour nos enfants et cette possibilité passe par le droit à l'information, donc par la diffusion du film".

Ils signalent aussi que:

"Un large mouvement d’opinion en faveur de Sophie Robert a vu le jour, soutenu par des personnalités françaises et étrangères du monde médical, universitaire et intellectuel. Sophie Robert est également soutenue par la Société Civile des Auteurs Multimédia".

Lire l'integralité du communiqué:

 http://desmotsgrattent.blogspot.com/2012/02/autisme-faire-entrer-la-france-dans-le.html

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