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Les pseudo-médecines

Lutter contre la desinformation en matière de science et presenter la réalité des principales medecines non conventionnelles

Publié le par Jean Brissonnet
Publié dans : #Au fil du temps

Le Conseil de l'ordre des médecins vient de condamner le professeur Philippe Even à une interdiction d'exercer la médecine pour la parution du livre qu'il avait publié en collaboration avec Bernard Debré et qui s'intitulait : « Guide des 4000 médicaments utiles inutiles ou dangereux » .

Le conseil de l'ordre avance comme motif le fait que ce livre comporterait des erreurs. Ceci n'a rien d'étonnant, mais si cela pouvait être un motif de condamnation, tous les auteurs parlant de médecines non conventionnelles pourraient, pour le moins, être interdits d'exercice.

Ce livre, qui avait connu un certain succès lors de sa parution, s'ils comportaient des inexactitudes aurait dû faire l'objet d'un débat au cours duquel les auteurs auraient pu préciser les sources sur lesquelles ils s'étaient appuyés dans leur diatribe.

En réalité rien de tout cela.

Dans la condamnation qui a été infligée, il n'a jamais été question du fond. Les auteurs ont été condamnés (comme le fut en un autre temps le professeur MF Kahn à propos de l'homéopathie) pour leur « manque de confraternité »

La saisine du conseil de l'ordre a été réalisée en effet à la demande de plusieurs centaines d'allergologues, ces « spécialistes » d'une spécialité qui n'existe pas, choqués de voir écrit dans le livre qu'ils n'étaient que des « gourous », des « charlatans » et des « marchands d'illusions ».

Je me garderai bien d'argumenter sur le fond n'étant ni médecin ni chercheur et si les auteurs de cet ouvrage ont exposé de véritables contrevérités la chose doit être prouvée, publiée et ils doivent être sanctionnés.

En fait, aucun argument n'a été réellement avancé à ce sujet, le seul élément qui peut prêter à débat est celui des statines dont on sait qu'il agite largement la communauté médicale, mais dont personne actuellement ne peut reprocher à ces auteurs d'avoir à ce sujet leur propre avis.

Si l'on y regarde bien, il est plus probable que les membres du conseil de l'ordre ont trouvé là l'occasion de se venger des propos tenus dans le livre sur les différentes instances médicales.

On peut y lire que : «…Les universitaires, coupables de complaisance, connivence, complicité, pour ne pas dire corruption, concussion ou malversation, ne représentent certes qu’une petite minorité [...], mais une minorité non négligeable dans les disciplines qui sont de grands marchés pour l’industrie : cancérologie, cardiologie, psychiatrie et rhumatologie, et surtout une majorité parmi les experts de l’AFSSAPS [l’agence du médicament] qui, à de très nombreuses reprises, ont bloqué les décisions d’enquête ou de retrait d’AMM du Mediator, y compris une dizaine directement liés à Servier […].

... bien plus nombreux et aussi responsables sont ceux qui, uniquement préoccupés de leurs malades, leur service ou leur laboratoire, vivent dans leur 'bulle', comme des lapins dans leurs clapiers […], ne se mobilisant que pour des intérêts claniques et ne marquant aucun intérêt pour les dépenses et l’organisation du système de santé, celles de leur hôpital et de leur discipline, et plus encore pour l’inefficacité, les dangers, les prix et les excès de prescription de médicaments inefficaces ou dangereux […].

...Plus frappant encore, le silence de leurs sociétés savantes, leurs universités, leurs Académies, leur conseil de l’ordre, qui, dans une certaine forme de 'négationnisme', n’ont jamais réagi et ne réagissent toujours pas aujourd’hui, sinon pour tenter de nier les évidences […] ».

Voilà des phrases qui auraient pu figurer dans mon dernier ouvrage !

Espérons que tout cela ne soit que la dernière exaction d'un organisme appelé à disparaître.

Manuel Vals, le nouveau premier ministre, réputé pour son courage et son audace, prendra-t-il enfin la mesure qui figurait dans les promesses du candidat François Mitterrand : « le conseil de l'ordre sera dissous ».

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